Comme chaque dimanche, nous fêtons le Seigneur, notre Père, lui qui veut absolument que nous vivions. Lui qui ouvre la main pour que nous soyons rassasiés. Lui qui comble de biens les affamés. Nous voulons lui rendre grâce, car nous constatons que nous n’avons rien par nous mêmes, mais que nous avons reçu de lui tout ce que nous avons.
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Homélie du Père Louis Groslambert pour le 17ème dimanche du temps ordinaire
Le pape a demandé que ce dimanche soit la journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées. Les grands-parents savent glisser une enveloppe dans la poche de leur chéri, ils savent dire les mots qui conviennent, les mots qui valorisent… Pourquoi ne pas dire qu’ils sont à l’image de Dieu qui donne tout, de Dieu qui nourrit par sa parole et par son pain?
Nous disons fréquemment que Dieu est notre Père, c’est à dire d’abord que si nous existons, c’est parce qu’il nous a désirés. Mais être père, c’est plus que désirer l’existence de l’enfant; c’est notamment nourrir l’enfant. Comment Dieu nourrit les hommes? Les textes le disent lorsqu’ils parlent de restes et de surplus à ramasser. Dieu est Père parce qu’il donne le nécessaire, avec surabondance (puisqu’il y a des restes) et avec parcimonie (puisqu’il faut que rien ne soit perdu).
Frères et sœurs, pensez que Dieu vous donne le nécessaire: il donne le nécessaire pour votre vie physique (l’air à respirer, la nourriture…), il donne le nécessaire pour votre vie spirituelle (l’éducation humaine et chrétienne et les amitiés), il donne le nécessaire en termes de raisons de vivre (il nous donne de nous sentir responsables et d’avoir des satisfactions) … Tu ouvres la main, nous voici rassasiés.
Pensez que Dieu vous donne avec surabondance (pensez que Jésus a donné 600 litres de vin à la noce de Cana!) Tout est tellement surabondant que nous n’avons guère de scrupule à gaspiller … Tu ouvres la main, nous voici rassasiés.
Parce que nous ne succombons au gaspillage –tant les dons de Dieu sont surabondants -l’évangile proteste et dit «ramassez les morceaux pour que rien ne se perde»; c’est à dire que Dieu donne avec parcimonie. Mon attention a été attirée par cette pensée: non seulement le pain ne doit pas être jeté, mais aucun être ne doit être perdu ou anéanti, parce qu’il est un don de Dieu: Dieu garde le plus petit: personne n’est en trop, personne n’est de trop: chacun est précieux et irremplaçable. Dans ce registre là, les grands-parents sont des modèles: s’ils perdaient un de leurs petits enfants, ils seraient inconsolables.
Enfin, une dernière pensée est suggérée par le jeune garçon qui met au service de tous ses cinq pains et ses deux poissons. Il ne les met pas au service de ses proches, mais de la foule… Il sait qu’une solidarité l’unit à tous. Frères et sœurs, dans la messe où nous partageons le même pain, nous sommes solidaires. Dans une autre lettre, saint Paul dit que nous sommes tellement solidaires que nous sommes membres du même corps. Ici Saint Paul tire les conséquences de cette solidarité: « ayez beaucoup d’humilité, de douceur, de patience, soyez les supporters les uns des autres, gardez l’unité dans l’Esprit. » Il écrit « beaucoup! » il nous suggère de donner, comme Dieu, avec surabondance… Risquons nous de gaspiller, de donner trop? Le risque est inexistant! Donnons avec surabondance, car comme écrivait le Jésuite Pierre Ceyrac, tout ce qui n’est pas donné est perdu. Vraiment, ce que Jésus dit aux 12 apôtres, il nous le dit: « Donnez-leur vous-mêmes à manger».