#Église et bioéthique

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Publié le 9 juin 2021

Loi bioéthique : chacun est maintenant renvoyé à sa liberté et à sa responsabilité

La loi de révision des lois de bioéthique vient d’être votée par l’Assemblée nationale. Malgré plusieurs années de débats, une logique s’est imposée qui fait de la dignité de l’être humain une valeur à géométrie variable. Le «large consensus» voulu par le Président de la République n’existe pas et l’on voit triompher une volonté idéologique malgré de nombreuses alertes –parfois de simple bons sens-exprimées par nos concitoyens.

Le socle de la « bioéthique à la française » dont notre pays était si fier est gommé : la dignité propre à tout être humain –petit et grand –n’est plus le point focal.

Face à cette loi, les évêques de France continuent de manifester une grande inquiétude et adressent un appel. Maintenant que la loi de notre pays autorise de nouvelles transgressions, il importe plus que jamais que chacun trouve les moyens de la vigilance et d’un discernement personnel afin de faire ses choix en pleine conscience de ses conséquences éthiques.

La satisfaction d’un besoin -même légitime-, le principe d’égalité, les besoins de la recherche scientifique, la peur du handicap ne peuvent justifier qu’on traite l’être humain comme un matériau manipulable et éliminable. Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien.

Ce nouveau cadre législatif fait sauter de nouvelles digues éthiques et renvoie chacun, plus que jamais, à sa responsabilité personnelle.

Mgr Eric de Moulins-Beaufort Archevêque de Reims

Président de la Conférence des évêques de France

Paris, le 09 juin

2021#BIOÉTHIQUE

Déclaration à propos du projet de loi révisant les lois de bioéthique en discussion à l’Assemblée nationale

Télécharger la déclaration en PDF

Seule la fraternité peut accueillir durablement la fragilité

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, réuni les 7, 8 et 9 juin 2021, exprime une fois de plus sa profonde inquiétude devant le projet de loi révisant les lois de bioéthique que l’Assemblée nationale examine en ce moment en troisième lecture. Le socle de la «bioéthique à la française» dont notre pays était si fier est définitivement gommé : la dignité propre à tout être humain –petit et grand -n’est plus le point focal.

Une fois de plus, la loi prétend autoriser des transgressions nouvelles en les «encadrant». Mais jamais un cadre ne tient. Inéluctablement, il finit par être effacé. Encadrer, c’est autoriser. L’humanité a grandi en s’imposant des interdits: interdit de tuer un innocent, interdit de l’inceste, interdit du vol, interdit du viol. Mêler des cellules humaines et des cellules animales ne doit pas être simplement encadré: ce qui doit être interdit, doit l’être clairement; ce qui peut être autorisé, doit l’être clairement également. Cela n’est possible qu’en référence à une vision réfléchie de la personne humaine et de sa filiation. Encadrer la recherche sur les embryons alors que cette recherche ne sera pas au bénéfice de l’embryon traité, c’est se permettre de manipuler les embryons humains comme un simple matériau. C’est se mettre en situation de domination technicienne de ce qui devrait devenir un être humain à part entière.

Comme évêques catholiques, nous ne pouvons que dire à nouveau ce que nous disons depuis des années : la souffrance des personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfant doit être accompagnée, mais plutôt que chercher toujours à étendre la domination des humains sur leurs propres commencements, nos efforts doivent d’abord porter sur la fraternité qui seule peut accueillir durablement la fragilité. Mettre en place un processus de fabrication d’enfants ne résout rien. La vie est reçue comme un don, un don que nous sommes appelés à transmettre, à partager avec d’autres.

Le Conseil permanent remercie les parlementaires qui ont le courage de mettre en question la bonne conscience qui s’impose:leur témoignage restera pour la suite de l’histoire. La vie humaine est un don, tout être humain est un don qui mérite d’être accueilli par la société entière avec un infini respect. Il encourage les associations qui s’efforcent de mobiliser nos concitoyens sur ces sujets difficiles : le site internet de la Conférence des évêques relaie ici quelques-unes de leurs propositions.

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la CEF,

Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, vice-président de la CEF,

Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras, vice-président de la CEF,

Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris,

Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois,

Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers,

Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen,

Mgr Philippe Mousset, évêque de Périgueux,Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre,

Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers

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